ADN, métabolisme et individualité dans la biologie philosophique de Hans Jonas
Sven Saupe  1@  , Sonia Dheur  2@  
1 : Institut de Biochimie et Génétique Cellulaires  (UMR 5095 IBGC)
Centre National de la Recherche Scientifique - CNRS
2 : Passages  (UMR 5319)
Université Bordeaux Montaigne, Centre National de la Recherche Scientifique - CNRS

Dans Le phénomène de la vie, Hans Jonas introduit une ontologie de la vie organique comme l'exercice d'une liberté nécessiteuse centrée sur le métabolisme. Dans un bref appendice du troisième essai qui compose l'ouvrage, Jonas pose que l'ADN et les cellules neuronales seraient exclus du métabolisme et constitueraient ainsi des exceptions comme invariants matériels. Nous analysons ce texte pour tenter de préciser la conception jonassienne de la vie organique. Nous posons ainsi, qu'à contre-courant de cet appendice (mais en accord avec la pensée générale de Jonas), ni l'ADN, ni les neurones ne peuvent être considérés comme des invariants matériels stricts. Nous soulignons aussi la déflation, dans cet appendice, de certains aspects de la vie organique comme la croissance, le développement et surtout l'évolution au profit d'une prise en compte de l'organisme immédiat. Nous proposons qu'avec Jonas une articulation des perspectives biologiques et phénoménologiques sur les processus du vivant soit à la fois possible et féconde.


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