Histoire des connaissances en évolution humaine : place et limites de la génétique
Fréderic Bauduer  1, 2@  
1 : De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie  (UMR 5199 PACEA)
Université de Bordeaux, Centre National de la Recherche Scientifique - CNRS
2 : UFR des Sciences médicales
Université de Bordeaux (Bordeaux, France)

Depuis le passage de la vision uniquement religieuse (créationnisme) à la théorie scientifique promulguée par Charles Darwin constituant le paradigme dominant de la biologie moderne, l'histoire de l'évolution humaine n'a cessé d'être reconsidérée. La génétique des populations a permis d'éliminer le concept de races (sous-groupes distinguables au sein de notre espèce) associé aux pages les plus tragiques de l'histoire du XXe siècle, au profit de celui de populations (séparées par l'action de forces microévolutives agissant au fil du temps). L'approche génétique a permis de privilégier la théorie unicentrique plaçant l'Afrique comme zone d'origine des Hommes modernes (modèle out of Africa), d'élaborer des scénarios de peuplement au niveau des différents continents et de mieux comprendre les mécanismes d'adaptation et de sélection naturelle. Les schémas phylogénétiques basés sur les études paléoanthropologiques proposant la succession d'entités évolutives distinctes (australopithèques puis différentes espèces du genre Homo) ont été complexifiés par l'apport de la biologie moléculaire de l'ADN avec la découverte de l'Homme de Denisova et la mise en évidence de phénomènes d'introgression entre certains niveaux évolutifs (entre sapiens et néandertaliens ou dénisoviens). Néanmoins, l'apparente toute puissance de la génétique pour expliquer la dynamique du vivant est fortement remise en question par l'existence de mécanismes épigénétiques attestant du rôle important de l'environnement (comme l'avait suggéré Lamarck). En outre quelles sont les caractéristiques génétiques qui font réellement le « propre de l'Homme » ?


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