La seconde moitié du XIXe siècle, avec le développement des sciences anthropologiques (anthropologie, ethnologie, préhistoire), voit s'organiser en France un grand débat scientifique sur la question des origines de l'Homme. Les modèles monogénistes s'opposent aux polygénistes à travers des hommes comme Paul Broca, Armand de Quatrefages, Ernest Hamy, Paul Topinard, Gabriel de Mortillet, Abel Hovelacque..., des institutions comme le Muséum National d'Histoire Naturelle, l'École Pratique des Hautes Études, l'École d'Anthropologie, des sociétés savantes (la Société d'Anthropologie de Paris, l'Association pour l'enseignement des Sciences anthropologiques...) et des revues (Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, Revue d'Anthropologie, Matériaux pour l'histoire positive et philosophique de l'homme, l'Anthropologie,...). Parallèlement, la diffusion en français des travaux de Darwin (l'Origine des espèces traduit par Clémence Royer en 1862 et la Descendance de l'homme par Jean-Jacques Moulinié en 1872) va enrichir ce débat par de nouveaux modèles, comme le transformisme mono- ou oligogénique ou le transformisme polygénique (défendu par Broca) opposé à un monogénisme plus fixiste (soutenu par De Quatrefages), modèles qui seront diffusés et repris au-delà du discours scientifique. Le but de cette communication est de présenter ces débats académiques sur l'anthropogenèse au cours de la seconde moitié du XIXe siècle en France, en l'illustrant de quelques documents inédits issus du fonds Broca de l'École Pratique des Hautes Études.